Des hauteurs de la Provence s'envolent pensées et créations d'aujourd'hui

samedi 22 janvier 2011

En tirant le fil de la poésie avec Laure Dino

La revue Fontaine avait fait paraître en 1942 un numéro spécial intitulé De la Poésie comme exercice spirituel. Celui-ci, aujourd'hui encore, reste une référence dans cette approche de la poésie. Les contributions d'un Albert Béguin, d'un Pierre Emmanuel, d'un Pierre-Jean Jouve, Joë Bousquet ou encore Max Jacob, ne peuvent que nous donner envie d'aller le consulter. Pour actualiser cette démarche voici proposés dans ce blog quelques extraits d'un recueil inédit de Laure Dino. Celle-ci nous le présente en quelques lignes :"Ce livre est né d'une recherche spirituelle et du besoin de graver la lumière à travers les mots, pour ne pas perdre des instants précieux. J'ai tenté de saisir des fragments d'essence pour les transformer en éclats d'encre. Il s'agit d'une quête, d'une recherche de Dieu, au-delà de toutes les religions. Cependant, l'Esprit divin -en référence sous-jacente- à l'Islam et au soufisme-, se manifeste toujours dans l'unicité , la beauté et la vérité. "Le fil tendu" évoque cette quête permanente, le besoin de soulever le voile entre terre et ciel, pour découvrir des voiles, ou de tirer le fil pour démêler des fils." Voilà qui vient s'inscrire dans cette longue recherche des Hommes pour approcher le Mystère et dans laquelle la poésie apparaît comme un outil privilégié d'investigation et de connaissance.




LE FIL TENDU
(extraits)

(Contemple)

Ça et là,

au bout du monde
dans des palais de glaces
grâce à l’immensité
de Ton Silence
j’ai soufflé le verre…

Peu importe,

au milieu du désert
sous des tentes de flammes
grâce à l’aridité
de Ton Absence
j’ai forgé l’or…

N’importe où,

au cœur de la Terre Sainte
dans des temples de pierre
grâce à l’austérité
de Ta Lumière
j’ai taillé le diamant…

Où tu veux,

à la porte du ciel
sur des planches de vent
grâce à l’infinité
de Ta Présence
j’ai levé les yeux…

(Entends)

D’une ultime lueur
la lumière se teint
quelque part, quelqu’un
un poète ou un ange
retrace le cordon du ciel
et déjà, je torsade
les lignes de l’Infini
chant du silence
de l’aube au point du jour

(Réponds)

« Laisse les construire
leurs maisons de pierre
Creuse dans le vide immense
la demeure du silence
où le déchirement de l'âme
devient détachement du monde... »

(Ressens)

Chercheur d’or
ajoute l’Essence
à l’Absence
la Quintessence aux sens
le Sens au sans
le Sentiment au pressentiment
jusqu’à ressentir le parfum de l’âme.

Laure Dino

( Illustration: Encre sur papier de Pierre Sentenac)

3 commentaires:

  1. C'est une grande légèreté qui nous entraîne vers les cimes de l'esprit, un fil tendu qui nous allège. L'encre étant en harmonie dans cette musique...
    Merci
    Pierre & Michèle Sentenac

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  2. MASSON CHRISTELLE25 janvier 2011 à 21:18

    MAGNIFIQUE POÉSIE ET SUBLIME ENCRE .MERCI POUR CE GRAND MOMENT...

    CHRISTELLE MASSON

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  3. Frédéric Musala13 août 2011 à 09:38

    Que le fil de poésie de Laure Dino se déroule encore !

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